Quantcast
Channel: Dans les coulisses de CBC/Radio-Canada – Dans les coulisses de CBC/Radio-Canada
Viewing all articles
Browse latest Browse all 53

Voici abilicrew

$
0
0

Le groupe abilicrew est un des nombreux groupes d’affinité qui s’efforcent d’offrir des services à leurs membres, et il a pour mission de sensibiliser le public aux questions de handicap dans le milieu de travail. Nous avons rencontré Kai Black, président du groupe abilicrew.

Êtes-vous un membre fondateur d’abilicrew?

Oui, j’ai participé au projet abilicrew dès le début, avant même que ce soit un groupe d’affinité. Il y a environ cinq ans, le directeur de Mobilisation et Inclusion de l’époque a organisé un événement pour des personnes handicapées des quatre coins du pays qui étaient venues à Toronto pour parler de leur vie professionnelle bien particulière. Pendant cette conférence appelée le Sommet sur les handicapés, on a découvert cet incroyable lien entre nous. Les personnes handicapées ont souvent tendance à constituer des communautés, et on s’est rendu compte que cette communauté était très active à CBC. Donc, après le Sommet, on a formé abilicrew. C’est le premier groupe d’affinité de la Société à avoir vu le jour et j’en suis le président depuis le tout début.

Votre mandat consiste à soutenir vos membres et à sensibiliser le public à votre réalité. Quel genre d’activités organisez-vous pour accomplir ce mandat?

Il y a un certain nombre d’éléments fondamentaux dans ce qu’on veut accomplir, et ils sont très divers! Pour commencer, abilicrew est une ressource pour CBC, un groupe sur lequel on peut s’appuyer de différentes manières. Quelques exemples : quand CBC développe des produits numériques pour le public, les responsables veulent souvent que des membres d’abilicrew les testent pour s’assurer qu’ils conviennent aux Canadiens handicapés. Ils nous consultent pour savoir ce qu’on pense des productions incluant des personnes handicapées, pour les rendre les plus accessibles possible, et aussi pour qu’on fasse connaître ces productions dans notre réseau. On se fait aussi entendre quand il faut trouver du financement pour du contenu destiné aux personnes handicapées. On a commandité un déjeuner-causerie sur le sujet du journalisme et des handicaps. On a invité des journalistes chevronnés handicapés à parler de leur travail dans les salles de nouvelles, de la manière dont cette réalité est traitée dans les médias, et des possibilités et des défis que présente la couverture de ce sujet. On veut que les journalistes non handicapés sachent ce que les handicapés pensent de la façon dont on parle d’eux. Il y a aussi l’événement annuel « Le lundi de la déprime », consacré à la santé mentale. C’est le troisième lundi de janvier, qui est, d’après les statistiques, le jour le plus déprimant de l’année. Çanous donne l’occasion de nous attaquer au problème de la santé mentale, parce qu’il y a encore beaucoup de préjugés. Personne ne veut que les autres sachent qu’on souffre de dépression, de troubles bipolaires ou d’anxiété. On essaye de normaliser le fait d’en parler, et aussi de parler de ses effets dans le milieu de travail. Et on propose des ressources aux personnes qui pourraient en avoir besoin.

Vous parlez du « Lundi de la déprime ». Vous essayez donc aussi d’attirer l’attention sur les handicaps mentaux.

Les handicaps se divisent en deux catégories : les troubles mentaux et les handicaps physiques. C’est relativement facile de constater un handicap physique et de trouver une manière de répondre aux besoins que ça entraîne. Mais avec la santé mentale, il y a très souvent des préjugés. Les gens ne veulent pas en parler, parce que ça pourrait être vu comme une faiblesse. Il y a encore beaucoup de chemin à faire avant qu’on en parle ouvertement et que les gens sachent qu’ils peuvent le faire sans se sentir mal à l’aise. On veut élargir cette conversation le plus possible pour encourager les personnes qui vivent avec des handicaps à prendre l’initiative de sensibiliser encore plus leur entourage à cette réalité.

Il y a un autre point vraiment important dont je veux parler. Le chômage est un des grands enjeux liés aux handicaps. Il y a un taux de chômage de 75 % chez les femmes handicapées qui sortent de l’université avec un diplôme. C’est la même chose pour les malentendants. Puisque CBC veut être plus inclusive, on veut s’assurer qu’elle offre des occasions d’emploi aux personnes handicapées. Cette année, on s’est associés à Mobilisation et Inclusion pour créer un programme de stages. En septembre, six personnes handicapées ont participé à ce programme de stage rémunéré de six semaines pour acquérir de l’expérience dans nos différents services, et les aider à enrichir leur curriculum vitae et leur expérience professionnelle. C’est un programme dont on est particulièrement fiers. L’an prochain, il sera offert dans plusieurs villes du pays.

Votre groupe semble très actif. Avez-vous des membres dans tout le pays?

C’est un de nos principaux défis. On est le premier groupe d’affinité, mais aussi un des plus petits, avec 30 membres. Il y en a quelques-uns à Vancouver, un à Ottawa, deux à St. John’s, et les autres sont ici, à Toronto. On m’a dit que certaines de nos installations dans le pays ne sont pas accessibles, alors on ne peut pas s’attendre à ce que des personnes handicapées y travaillent. Mais, comme 97 % des gens connaissant au moins une personne avec un handicap, on espère recruter des alliés qui seront prêts à nous aider pour rendre le diffuseur public plus inclusif.

On est un petit groupe, mais je connais des personnes avec des handicaps qui ne se sont pas jointes à nous parce qu’elles ne veulent pas être définies par leur handicap, mais par la qualité de leur travail. Elles ne voient pas nécessairement leur vie sous l’angle de leur handicap. Dans notre groupe, on estime avoir une responsabilité envers ces personnes, parce qu’on veut que CBC leur soit ouverte et accessible. C’est une responsabilité qu’on prend très au sérieux.

Il y a quelques mois, vous avez organisé un match de basket-ball en fauteuil roulant dans l’atrium, à Toronto. Pouvez-vous nous en parler?

Deux athlètes paralympiques membres de l’équipe nationale étaient là pour nous montrer des techniques du basket-ball en fauteuil roulant. On avait invité les employés à venir essayer ça. C’était une excellente manière de leur faire découvrir ce que c’est que de jouer au basket-ball en fauteuil roulant. En fait, les gens qui pensent que les personnes handicapées se fâchent facilement ou n’ont pas d’humour se trompent complètement. On voulait créer une activité distrayante pour que les gens se rendent compte qu’on peut être assis dans un fauteuil roulant et s’amuser. Le fauteuil roulant fait simplement partie de l’équipement sportif, et les gens s’y adaptent rapidement. On veut renouveler l’activité l’an prochain et, cette fois, essayer d’organiser un tournoi entre services.

Quelle est la réaction de vos collègues « non handicapés » à ce que vous faites?

Les gens comprennent ce qu’on fait. Il y a encore beaucoup d’éducation à faire et, la plupart du temps, quand on parle d’inclusion, les gens pensent au genre ou à la race. Les handicaps ne sont pas une préoccupation, et c’est probablement parce que la question du handicap est si vaste. Il y a de nombreux types de handicaps : les problèmes de mobilité, l’ouïe, la vue, les douleurs chroniques, les difficultés d’apprentissage… Il y en a tant, que c’est difficile d’imaginer comment on pourrait rendre le milieu de travail accessible à tous et l’adapter aux besoins de chacun. Mais je pense qu’abilicrew permet aux employés non handicapés de participer à la conversation, d’être en contact avec d’autres employés, et d’en apprendre plus sur le sujet grâce à des collègues avec qui ils peuvent discuter en toute franchise et honnêteté. Je pense que c’est déjà beaucoup.

Qu’est-ce qui s’en vient pour abilicrew?

Le 3 décembre, c’est la Journée internationale des personnes handicapées, et les membres d’abilicrew seront présents dans plusieurs établissements, où ils distribueront des biscuits avec le groupe #CountUsIn ainsi que de l’information au sujet d’abilicrew. On veut faire connaître abilicrew, mais aussi lancer une conversation en utilisant ce mot-clic pour les personnes handicapées au travail. En janvier, il y aura un événement pour le Lundi de la déprime, et on espère aussi organiser un autre match de basket-ball en fauteuil roulant ce printemps.

 


Viewing all articles
Browse latest Browse all 53

Trending Articles